Comprendre la nouvelle réforme du DPE et ses conséquences
Le diagnostic de performance énergétique, ou DPE, s’apprête à connaître une évolution significative. À partir du 1er janvier 2026, le coefficient utilisé pour convertir la consommation électrique dans le calcul du DPE baissera de 2,3 à 1,9. Cette décision, affichée comme un alignement avec les recommandations de l’Union européenne, fait suite à l'évolution du mix énergétique national, en particulier l’essor des énergies renouvelables dans la production électrique.
Des répercussions concrètes pour les logements chauffés à l’électricité
Ce changement va entraîner plusieurs conséquences notables dans l’évaluation énergétique des habitations :
- Beaucoup de logements utilisant l’électricité pour le chauffage verront spontanément leur DPE s’améliorer, sans qu’aucune intervention n’ait été réalisée.
- Un grand nombre de biens immobiliers – près de 850 000 – sortiront du statut de “passoire thermique” uniquement grâce à la modification du calcul, et non suite à des améliorations tangibles.
- Ce nouvel indicateur pourrait pousser à privilégier majoritairement l’électricité, au détriment d’autres solutions performantes comme les pompes à chaleur hybrides, le biogaz ou les réseaux à eau chaude.
- La cohérence entre le DPE et la réalité des dépenses énergétiques des foyers risque d’être brouillée, car le DPE sera davantage fondé sur une logique de calcul théorique que sur les consommations réelles.
- La simple amélioration artificielle du classement DPE peut inciter certains propriétaires à ne pas investir dans des travaux de rénovation, ralentissant ainsi la transition énergétique en cours.
Les enjeux pour les acteurs de la rénovation énergétique
Pour les professionnels du secteur, c’est une source de préoccupations. Cette évolution pourrait freiner la dynamique impulsée ces dernières années, en déstabilisant les artisans engagés dans des rénovations complètes et performantes. Les critères du DPE, s’ils ne reflètent plus suffisamment la réalité énergétique, risquent aussi de désorienter les propriétaires et locataires, tout en undermining la trajectoire de décarbonation prévue par la stratégie nationale.
Quels types de travaux privilégier dans ce nouveau contexte ?
Malgré l’évolution du mode de calcul, il reste indispensable de viser une amélioration réelle du confort et de la performance du logement. Plusieurs chantiers de rénovation demeurent incontournables :
- L’isolation de l’enveloppe : murs, toitures, planchers bas et fenêtres, pour limiter les pertes énergétiques.
- L’installation de systèmes de chauffage performants, qu’ils soient électriques, hybrides ou utilisant les énergies renouvelables.
- L’intégration de dispositifs de pilotage intelligent de l’énergie pour mieux contrôler les consommations.
- Le recours à des solutions collectives ou alternatives, comme le raccordement à des réseaux de chaleur vertueux.
Ces améliorations concrètes auront toujours un impact direct sur la réduction des factures et l’empreinte carbone des bâtiments, indépendamment des ajustements réglementaires du DPE.
Vers un diagnostic énergétique plus crédible et équitable
Pour garantir une rénovation énergétique efficace et juste, il est nécessaire que les outils réglementaires comme le DPE restent fiables, transparents et cohérents avec les objectifs de long terme. Une réforme technique doit s’accompagner d’une réflexion globale pour ne pas décourager les ménages comme les professionnels, et pour continuer à avancer vers un habitat plus économe et respectueux de l’environnement.
En attendant les prochaines évolutions, l’accompagnement par des experts de la performance énergétique reste essentiel pour guider les choix de travaux et assurer la réussite de la transition énergétique dans le bâtiment.